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COMPTE RENDU DE LA TROISIÈME TABLE RONDE AUTOUR DU MEMORANDUM À BRUXELLES (25 MAI 2023)

Quelles sont les réactions des décideurs politiques aux propositions du mémorandum ? Quelles sont les propositions prioritaires ? Les recommandations du mémorandum s’intègrent-elles dans la politique au niveau local et flamand ? Comment les organisations, les entreprises et les gouvernements peuvent-ils améliorer la situation des familles monoparentales ? L’idée étant de trouver ensemble des réponses constructives aux défis sociaux croissants auxquels les familles monoparentales sont confrontées chaque jour.

Format de la table ronde

La soirée s’est déroulée sous la forme d’une table ronde interactive, dans une structure « fishbowl » où deux cercles étaient formés :

  • Le cercle intérieur contenait des personnalités politiques, des représentants d’associations ainsi que la modératrice.
  • Le cercle extérieur était composé du public, principalement composé de membres d’associations, de personnes en situation de monoparentalité ainsi que d’employés d’IKEA Belgique.

Durant la soirée, le public pouvait interagir librement avec les intervenants principaux en posant des questions ou en partageant leur témoignages.

Les intervenants de la soirée étaient les suivants :

  • Bertrand Waucquez: Bourgmestre de Kraainem
  • André Querton et Charlotte Querton-Lhoist: propriétaires de Visitatio
  • Geneviève Van Wassenhove: Directrice de Vogelzang
  • Alan Keepen: Responsable de l’association Maison des parents solos
  • Nicole Nketo Bomele: députée bruxelloise du groupe politique Défi – députée à la Fédération Wallonie-Bruxelles – Cheffe communale d’Anderlecht
  • Delphine Chabbert: députée bruxelloise du groupe politique PS –  députée à la Fédération Wallonie-Bruxelles
  • Latifa ait-Baala: députée bruxelloise du groupe politique MR
  • Zoé Genot: députée bruxelloise du groupe politique Ecolo
  • Bert d’Hondt: conseiller contre la pauvreté – cabinet de Benjamin Dale, Ministre flamand de Bruxelles pour la jeunesse, les médias et la lutte contre la pauvreté (CD&V)

La modératrice de la soirée était Cécile Huylebroeck.

Introduction

Cécile Huylebroeck a introduit la soirée et a présenté les enjeux de la soirée qui étaient la présentation du mémorandum ainsi que la manière dont celui-ci pouvait être mis à l’agenda politique en vue des élections de 2024.

Cécile H. a tout d’abord expliqué la genèse du mémorandum en rappelant qu’un  hackathon avait eu lieu en juin 2022 et que celui-ci avait rassemblé différentes associations afin de réfléchir ensemble la manière dont le quotidien des familles monoparentales pouvait être amélioré. De là, était né un mémorandum reprenant 10 recommandations.

Elle a finalement exprimé son rôle de neutralité vis-à-vis des personnalités politiques présentes mais également vis-à-vis des associations.

André Querton, le propriétaire du couvent qui était le lieu du débat de cette soirée, a ensuite pris la parole afin d’introduire l’endroit, de raconter son histoire et de présenter ce à quoi il était destiné dans le futur. Il a également expliqué que la guerre en Ukraine avait éclaté au moment où celui-ci était devenu propriétaire du domaine avec sa femme et qu’ils avaient pris la décision de venir en aide à des réfugiés de guerres. Cela faisait donc un an que le couvent était devenu le foyer de soixante ukrainiens.

Chiara Mazzaplupi, porte-parole d’IKEA Belgique a ensuite pris la parole et remercié les nombreuses associations présentes ainsi que celles qui se sont impliquées dans le projet « Bienvenue chez vous » depuis son lancement. Elle a également tenu à remercier les propriétaires du couvent pour l’exemple inspirant qu’ils donnaient.

Nathalie Van Edom a ensuite présenté la manière dont ce projet s’inscrivait dans la vision d’IKEA.

En développant ce projet, IKEA a pour volonté d’améliorer le quotidien du plus grand nombre de personnes ainsi que de la société de manière générale. En se concentrant sur les familles monoparentales, IKEA entend contribuer à une société plus équitable. De par sa nature, IKEA a souhaité concentrer toute son énergie dans un domaine où il avait la capacité de faire la différence : le « bien vivre » à la maison et c’est de cette manière que le projet « Welcome home » a vu le jour.

Avec pour objectif de faciliter l’accès à des logements décents pour des familles monoparentales vulnérables, Welcome Home est un plan étalé sur plusieurs années et qui s’est dans un premier temps associé à différentes ONG : l’AMA, la CAW (Centrum Algemeen Welzijn) ainsi que Caritas Luxembourg.

Ce programme comporte trois angles :

  • Les donations : au travers de différentes associations telles que la Fondation Roi Baudoin, Welcome home est déjà venu en aide à plus de 2500 personnes depuis 2021.
  • Le bénévolat : 400 collaborateurs IKEA sont déjà venus en aide à différentes maisons d’accueil à travers la Belgique.
  • La sensibilisation du grand public : IKEA veut utiliser sa notoriété pour booster la visibilité de la cause des familles monoparentales. Pour ce faire, différentes initiatives ont déjà été mises en places telles qu’un Hackathon d’où ont émergé 10 recommandations réalistes et réalisables.

Bertrand Waucquez, le Bourgmestre de Kraainem a ensuite tenu à remercier les participants pour leur venue ainsi que les propriétaires du couvent pour le projet avant tout humain qu’ils ont décidé de porter. Il a également tenu à remercier les associations et IKEA pour l’organisation de cet événement.

Après que Cécile H. ait introduit les intervenants politiques qui étaient présents lors du débat, Geneviève Van Wassenhove a ensuite pris la parole afin de présenter son association qui travaille auprès des enfants avec les parents pour éviter la désintégration familiale.

« It’s easier to build a strong child than to repair a broken man”

La table ronde !
Question : Pourquoi est-on là ce soir ? Pourquoi avons-nous besoin de toutes ces initiatives en 2023 ?

Delphine Chabert (PS) a commencé le tour de table en expliquant qu’il y avait un réel besoin de reconnaissance pour les parents, qu’il existait un besoin de créer du débat public et de politiser la question de la monoparentalité. Elle a mis en avant le fait qu’elle travaillait sur ces questions depuis 15 ans.

Elle a pris pour exemple la Maison des parents solo qui a été créée il y a 5 ans et qui est le seul lieu uniquement dédié aux familles monoparentales. Elle a ensuite abordé le plan régional bruxellois de soutien aux familles monoparentales qui traduisait d’une prise de conscience de la réalité et du vécu des parents solo. Elle reconnait que de plus en plus d’initiatives portant sur le projet émergent mais qu’il faut faire plus (reconnaissance, financement, soutien aux associations, plus de places dans les crèches, logements abordables,…)

Nicole Nketo Bomele (Défi) a ensuite pris la parole et a félicité la famille Querton pour son action. Elle a également remercié IKEA qui mettait ses bénéfices au profit de l’action sociale. Elle a tenu à souligner que la monoparentalité était un problème genré, qu’il y avait beaucoup de lois qui existaient pour aider les femmes mais que dans la réalité, la mise en œuvre de celles-ci étaient très longues. Elle souligne que pour faire changer les choses, une grande responsabilité réside dans la manière dont la future génération est éduquée, les sortir du modèle de patriarcat et les responsabiliser. Elle termine également en mettant en avant sa volonté de donner un rôle plus importants aux seniors dans l’accompagnement des mamans pour l’éducation de leurs enfants.

Question : Chaque famille monoparentale étant différente et ayant ses propres particularités, n’y a-t-il pas un risque de problématiques cachées dans l’ombre de ces couches sociétales et qui nécessitent elles aussi un accompagnement spécifique ?

Latifa ait-Baala (MR) a pris la parole et a insisté sur le fait que cette soirée de débat avait pour but d’apporter une réflexion à ces questions pour pouvoir apporter des réponses aux familles monoparentales.  

Parmi les familles monoparentales, 50% sont en situation de précarité. Elle a également souligné que 25% des femmes cheffes de famille ne travaillaient pas car elles n’avaient pas la possibilité de concilier les deux. Elle a souligné le fait qu’on vivait dans un système patriarcale où on n’avait pas pensé à l’évolution sociétale.

Elle a donné comme exemple l’expression « bon père de famille » qui avait évolué en «chef de famille ». Elle reconnait l’intérêt du plan régional mais insiste sur la nécessité d’avoir un plan interfédéral qui permettrait une collaboration sur des thématiques qui sont transversales et qui impactent la monoparentalité.

Question : Que pensez-vous de l’idée de la création d’un statut spécifique pour les familles monoparentales ?

Bert d’Hondt (CD&V) a souligné que le statut pour les familles monoparentales comportaient plus de risque que les autres configuration. Il a également expliqué que selon lui, le statut spécifique était une « fausse bonne idée » car la situation de monoparentalité n’est pas une situation à vie et qu’il y avait donc un risque de perdre des droit liés au statut d’une relation affective.  Selon lui, il faudrait se baser sur des critères de revenus et pas de relation (« un couple qui gagne peu devrait aussi pouvoir avoir des droits »)

Nicole Nketo Bomele (Défi) a enchainé en allant dans le sens de ce qui avait été dit précédemment et en insistant sur l’importance de critère se basant sur les revenus.

Zoé Genot (Ecolo) se demandait si le statut ne comportait un risque d’enfermer les personnes. Elle parlait d’automatisation des droits et de l’importance de se tourner vers ce genre de démarches. Elle a souligné que la suppression du statut de cohabitant relevait du même combat mais que c’était quelque chose de compliqué au niveau du fédéral. Elle a suggéré de créer un label de cohabitation où on pouvait en même temps conserver le statut d’isolé.

Alan Keepen a accueilli avec enthousiasme l’idée d’un plan interfédéral. Sur le point du statut pour les familles monoparentale, il a expliqué que selon lui, l’enjeu ne résidait pas tant au niveau de l’administratif mais au niveau de l’identification. Pour lui, l’idée n’est pas de rajouter un nième statut social mais de faire une sorte qu’une famille puisse se déclarer en statut de monoparentalité afin de pouvoir les aider avec les aides appropriées.

La modératrice a ensuite laissé une participante partager son témoignage quant à la difficulté de trouver un logement à cause de la demande quasi systématique des fiches de paie par exemple.

Question : Au niveau de l’accès au logement, comment rapprocher les propriétaires avec les locataires en situation difficile ?

Zoé Genot (Ecolo) a souligné que cela prenait beaucoup de temps, surtout au niveau du logement social car il y avait une réelle pénurie malgré le fait que des logements sociaux continuent à être construits. Elle a mentionné l’existence d’allocations de loyer pour les personnes qui étaient sur des listes d’attente. Elle a également abordé l’existence des AIS (Agence Immobilière sociale) mais que le problème résidait dans le loyer moins élevé que le propriétaire percevait.

Latifa ait-Baala (MR) a reconnus l’existence de ce genre de mécanismes mais a également souligné l’importance de prendre en compte la réalité. Elle donne l’exemple du projet à Tubize qui vise à créer 12000 logements sociaux afin de baisser la pression mais le réel problème réside dans le fait que peu de personnes sont prêtes à se délocaliser, à quitter sa ville, pour aller dans des logements sociaux.

Bert d’Hondt (CD&V) était d’accord et a également souligné le manque de maisons qualitatives.

Nicole Nketo Bomele (Défi) a continué en mentionnant le fait qu’il existait également de nombreuses discriminations basées sur les origines dans la recherche de logements et qu’une certaine partie de la population était stigmatisée dans le privé.

Zoé Genot (Ecolo) a continué en abordant la loi anti discrimination qui ne fonctionnait pas. Elle expliquait qu’il était effectivement compliqué de prouver qu’il y avait eu discrimination et que depuis quelques années, des enquêteurs allaient sur le terrains de manière anonyme pour repérer ce genre d’agissements.

Delphine Chabert (PS) est revenue sur la question du statut et affirmant que cela pouvait être un piège et qu’au lieu de cela, il fallait plutôt penser à certains droits spécifiques.

Une participante a demandé qui était considéré comme famille monoparentale. Nicole Nketo Bomele (Défi) a répondu qu’un parent qui s’occupait en majorité seul de l’enfant était considéré comme famille monoparentale.

Une participante a abordé le logement et plus spécifiquement le problème de suivi d’occupation des logements sociaux. Elle mentionnait les cas où des familles occupaient des maisons plus grandes que leurs besoins une fois que les enfants quittaient la maison par exemple.

La modératrice a enchainé en ajoutant que 20% des enfants vivaient dans un logement trop petit, elle a donc questionné les intervenants sur la question du suivi.

Zoé Genot (Ecolo) a répondu qu’il n’y avait pas de système obligatoire à Bruxelles et en Wallonie. Elle souligne qu’à Bruxelles, un mécanisme fait en sorte que les familles doivent payer plus quand elles occupent une maison avec plus de chambres que nécessaire. Elle a également donné l’exemple de la création de nouveau logement adaptés pour des personnes âgées afin que celles-ci laissent leurs logements trop grands aux familles qui en auraient besoin. Un autre problème qu’elle a souligné était le fait que pour augmenter le nombre de logement sociaux, on passait par des promoteurs mais que les logements qu’ils proposaient n’étaient pas adaptés aux profils des familles dans le besoins de logement sociaux.

Une participante a souligné l’importance d’apporter également une aide via des chèques cultures ainsi qu’un soutien au niveau de l’aspect psychologique (augmenter les remboursement des familles monoparentales,…)

Bert d’Hondt (CD&V) a renchérit en insistant sur l’importance d’avoir un outil qui centralisait toutes les informations sur les aides et droits pouvant être obtenus pour les familles en situation de monoparentalité.

Delphine Chabert (PS) a également conseillé d’aller au CPAS qui venait en aide à tous et non pas seulement aux bénéficiaires d’allocations.

Une participante a ensuite souhaité partager son histoire et ses difficultés liées à l’accompagnement administratif et surtout avec le CPAS. Elle a mentionné le financement du CPAS et le fait qu’il fallait soutenir et financer des mécanismes pouvant accompagner les familles, comme la Maison des parents solos.

Geneviève Van Wassenhove a ensuite interpellé les intervenants politiques en leur demandant quand il était prévu d’unir les CPAS à Bruxelles afin de simplifier les administration.

CLOTURE DU DÉBAT

Alan Keppen a abordé la question du cumul des difficultés ainsi que du cumul des discriminations. Il a souligné le fait qu’on votait en 2024 et qu’il était temps de prendre des engagements forts et de ramener ces problématiques au centre du politique.

Il insiste sur le besoin de reconnaissance, de créer des lois mais également sut l’importance d’avoir une volonté politique pour faire respecter ces lois. Il prône une automatisation des droits ainsi que le respect de ceux-ci. Il a également demandé une simplification des démarches et des actions pour favoriser les associations de terrain qui pouvaient prendre en charge les parents, et parfois également les enfants, dans leur totalité et dans un cadre de proximité.

Il a demandé à renforcer les plans déjà en place, ainsi qu’à mettre en place une personne spécifique qui accompagnait entièrement une famille afin de l’aider dans ses démarches.

Delphine Chabert (PS) a terminé en marquant son soutien aux parents solo qui était une priorité pour 2024 pour le PS et ce, à tous les niveaux.

Zoé Genot (Ecolo) a souhaité remercié les participants qui avaient partagé leurs récits de vie.

Latifa ait-Baala (MR) a souligné que ces préoccupations étaient aussi celles du MR qui disposait déjà de tout un programme sur la monoparentalité.

Bert d’Hondt (CD&V) a terminé en disant qu’il fallait plus de droits et des droits justes. Il a également souligné l’importance de faire en sorte que les droits crées arrivent bel et bien à destination des personnes qui devraient pouvoir en bénéficier.

Signez le mémorandum

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